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François de Jaucourt
23 juillet 2007

L'article de Daniel LIGOU

Les protestants français et la franc-maçonnerie
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La franc-maçonnerie a permis aux huguenots français de se retrouver pendant les persécutions du XVIIIe siècle.

Au XIXe siècle, les protestants maçons jouent un rôle important en politique.


Les origines de la Franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie « spéculative », née au XVIIIe siècle, est l'héritière de la franc-maçonnerie « opérative », celle des bâtisseurs médiévaux. Elle a ses origines en Angleterre, où elle s'organise en 1723 avec les Constitutions d'Anderson (le huguenot français Désaguliers, chassé de France à la Révocation, devenu pasteur de l'Église anglicane, contribue à les rédiger).

Parmi ses principes, figurent la croyance en Dieu et la liberté de religion.

La franc-maçonnerie est introduite en France dès 1725 par des Anglais émigrés, partisans des Stuart.

Les premières loges se multiplient, accueillant à l'origine beaucoup de membres étrangers. Elles sont ouvertes à toutes les confessions : la franc-maçonnerie fait référence à Dieu, le Grand Architecte de l'univers ; des membres du clergé y adhèrent, ainsi que des membres importants de la noblesse (le Grand Maître en est le duc de Chartres, futur Philippe Égalité).

Dès 1740, une dizaine de loges existent à Paris, une quinzaine en province.

Remonter en haut de la page Au XVIIIe siècle, forte participation protestante

La franc-maçonnerie attire de nombreux esprits éclairés, et particulièrement les protestants persécutés, qui peuvent y conserver leur identité et leurs valeurs, et se rencontrent dans un lieu de sociabilité et de réflexion. Par souci de sécurité pour cette minorité interdite, les loges françaises ne mentionnent pas sur leurs listes l'appartenance confessionnelle.

Avant l'édit de Tolérance de 1787, on constate une forte proportion de protestants dans les loges de Marseille, Bordeaux, Sedan, Strasbourg, Nantes, La Rochelle, Caen.

Dans les loges de Nîmes, les protestants sont majoritaires.

Pendant la Révolution, nombreux sont les députés protestants francs-maçons. :

  • 7 pasteurs francs-maçons (sur 16 pasteurs) à la Constituante
  • 2 pasteurs francs-maçons (sur 15 pasteurs) à la Législative
  • 7 pasteurs francs-maçons (sur 29 pasteurs) à la Convention

Citons les pasteurs Antoine Court de Gébelin, Jean-Paul Rabaut-Saint Etienne, et son frère Rabaut-Pommier, Jeanbon Saint André ; également les députés protestants francs-maçons Boissy d'Anglas, Marat.

Remonter en haut de la page Au XIXe siècle

La franc-maçonnerie a suspendu son activité pendant la Révolution. A partir du Concordat , elle reprend vigueur.

A partir de la signature des articles organiques de 1802, les protestants et les francs-maçons sont reconnus par l'État.

Sous l'Empire, on compte alors 3000 protestants maçons. Citons Benjamin Constant, Guizot dans sa jeunesse, François de Jaucourt, pair de France et membre du Consistoire de l'Église Réformée de Paris pendant toute la première moitié du siècle...

Après un léger déclin sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, la franc-maçonnerie reprend son importance sous l'empire libéral : elle attire de nombreux protestants pour la réflexion sur les problèmes sociaux, la question de l'enseignement, plus tard le renforcement de l'Etat républicain. Citons ici Félix Pécault, Jules Steeg, Ferdinand Buisson, Eugène Réveillaud, Henry Pyt.

Le pasteur Frédéric Desmons, un des chefs de file des protestants libéraux, adhère à une loge en 1861 et, après avoir quitté le pastorat, devient Grand Maître du Grand Orient de France en 1887 ; il sera député et sénateur du Gard.

Mais à la fin du siècle, l'évolution anti-religieuse de la maçonnerie inquiète les protestants.

Remonter en haut de la page Actuellement, les zones à forte implantation protestante sont souvent plus ouvertes à la maçonnerie

On constate que les protestants demeurent sur-représentés dans la maçonnerie française ; on y trouve des pasteurs, des professeurs de théologie, des responsables d'associations protestantes ; certains courants des Églises protestantes, notamment évangéliques, lui manifestent par contre une hostilité plus ou moins vive.

Bibliographie
Livres
Protestantisme et Franc-maçonnerie : de la tolérance religieuse à la religion de la tolérance ?, Actes du Colloque de Nantes (25-26 avril 1998), Éditions maçonniques de France, Paris, 2000, 213 pages
AMIABLE Louis, La Loge des Neuf Sœurs, commentaire de Charles PORSET, rééd. EDIMAF 1989, Paris, 1897
LIGOU Daniel (dir), Dictionnaire de la Franc-maçonnerie, PUF, Paris, 2004, 1376 pages
SAUNIER Éric (dir), Encyclopédie de la Franc-maçonnerie, Le Livre de Poche, Paris, 2000, 982 pages
Notices liées
Dans cette collection
Benjamin Constant de Rebecque (1767-1830)
Félix Pécaut (1828-1898)
Ferdinand Buisson (1841-1932)
François Guizot (1787-1874)
Autres collections
Jules Steeg (1836-1898) Siècles
André Jeanbon Saint-André (1749-1813) Siècles
Antoine Court de Gébelin (1724 ou 1728-1784) Siècles
Benjamin Constant de Rebecque (1767-1830) Siècles
Eugène Réveillaud (1851-1935) Siècles
Félix Pécaut (1828-1898) Siècles
Ferdinand Buisson (1841-1932) Siècles
François Guizot (1787-1874) Siècles
François-Arnail, marquis de Jaucourt, (1757-1852) Siècles
Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne (1743-1793) Siècles
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